Dissolution SCI familiale : mode d’emploi

La SCI familiale (Société Civile Immobilière) est une structure juridique couramment utilisée pour simplifier la gestion et la transmission du patrimoine immobilier au sein d’une famille. Lorsque la dissolution de votre SCI familiale s’impose, il est crucial de bien comprendre les diverses étapes et implications de ce processus. Une gestion efficace de la dissolution permettra ... Dissolution SCI familiale : mode d’emploi

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Mis à jour le 14 octobre 2024

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La dissolution d’une SCI familiale est motivée par diverses raisons, telles que des changements familiaux ou des désaccords entre associés.

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Le processus se déroule en cinq étapes : décision de dissolution, nomination d’un liquidateur, période de liquidation, clôture, puis radiation de la SCI au RCS.

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Une gestion prudente des actifs et des dettes est essentielle pour préserver les intérêts de chacun.

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La dissolution implique des conséquences fiscales, notamment sur les plus-values et la répartition des actifs restants.

La SCI familiale (Société Civile Immobilière) est une structure juridique couramment utilisée pour simplifier la gestion et la transmission du patrimoine immobilier au sein d’une famille. Lorsque la dissolution de votre SCI familiale s’impose, il est crucial de bien comprendre les diverses étapes et implications de ce processus. Une gestion efficace de la dissolution permettra de préserver les intérêts de chacun des associés et d’assurer un partage ou une transmission sereine des biens immobiliers.

Raisons et motivations de la dissolution d’une SCI familiale

Dans le Code civil, il est prévu huit motifs justifiant la fin d’une société. C’est l’article 1844-7 qui en dresse la liste qui concerne toutes les formes de sociétés, dont la SCI :

  1. expiration de la durée pour laquelle elle a été constituée, sauf prorogation effectuée conformément à l’article 1844-6 ;
  2. réalisation ou l’extinction de son objet social ;
  3. annulation du contrat de société ;
  4. dissolution anticipée (dissolution volontaire) décidée par les associés ;
  5. dissolution anticipée prononcée par le tribunal à la demande d’un associé pour justes motifs (inexécution de ses obligations par un associé, mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société) ;
  6. dissolution anticipée prononcée par le tribunal dans le cas prévu à l’article 1844-5 (transmission universelle de patrimoine) ;
  7. effet d’un jugement ordonnant la clôture de la liquidation judiciaire pour insuffisance d’actif ;
  8. toute autre cause prévue par les statuts de la SCI.

Dans la pratique, la dissolution d’une SCI familiale peut être motivée par de nombreuses raisons. Les plus courantes étant :

  • Les changements familiaux (divorce, décès ou départ à la retraite d’un associé par exemple), qui peuvent rendre la structure inadaptée aux nouveaux besoins des membres.
  • Les désaccords entre associés : des divergences sur la stratégie de gestion, la répartition des revenus, ou encore sur l’avenir des biens immobiliers peuvent créer des tensions résultant de l’arrêt de l’activité.
  • La nécessité de liquider le patrimoine immobilier de la SCI : cet impératif peut survenir pour répondre à des obligations financières ou pour permettre à chaque associé de disposer de sa part en liquidités.

Important : quelle que soit la cause de la dissolution de la SCI, il est essentiel de bien planifier la succession (s’il y a lieu) et de gérer efficacement les biens lors de la dissolution, afin de préserver les intérêts de chacun et d’éviter les conflits.

Dissolution et liquidation : les deux étapes pour fermer la SCI familiale

Il faut rappeler que la procédure de dissolution de la SCI s’inscrit dans un parcours de formalités encadrées par le droit des sociétés. Pour être totalement réalisée, la fermeture d’une société, SCI ou autre forme juridique se déroule en 5 étapes

  1. La dissolution : décision prise en AG par les associés dans les conditions fixées par les statuts juridiques de la SCI.
  2. La nomination d’un liquidateur dans le PV de la dissolution ;
  3. La période de liquidation de la société ;
  4. La clôture de liquidation de la SCI ;
  5. La radiation de la société du registre du commerce et des sociétés (RCS).

Quelle est la procédure légale pour dissoudre une SCI familiale ?

La première étape incontournable consiste à convoquer une assemblée générale extraordinaire des associés. Lors de cette réunion, la décision de dissolution doit être prise collectivement, conformément aux dispositions statutaires (le plus souvent à l’unanimité pour ce type de décision très importante).

A noter : un procès-verbal devra être rédigé pour consigner cette décision et un liquidateur devra y être nommé. Il aura pour mission de mener à bien les opérations de liquidation de la SCI.

Une fois la décision de dissolution de la SCI dûment actée en assemblée générale, vous devrez :

  • publier une annonce légale de dissolution dans un journal d’annonces légales, afin d’informer les tiers de la dissolution imminente de la SCI ;
  • déposer les comptes de clôture au greffe du tribunal de commerce, pour formaliser la fin des opérations comptables et administratives ;
  • demander la radiation de la SCI du registre du commerce et des sociétés (RCS) auprès du tribunal de commerce : cela marquera la fin officielle de la SCI, qui cesse alors d’exister juridiquement.

Bon à savoir : pour effectuer la demande de radiation de votre SCI familiale, vous devrez notamment transmettre au tribunal de commerce le procès-verbal de dissolution, les comptes de liquidation, et le justificatif de publication de l’annonce légale.

Gestion des actifs et des dettes lors de la dissolution d’une SCI familiale

Lors de la dissolution d’une SCI familiale, la gestion des actifs et des dettes est une étape stratégique qui doit être menée avec rigueur pour garantir une clôture correcte et éviter des complications futures. C’est au cours de la liquidation que tous les actifs et passifs de la société sont identifiés. Le liquidateur devra ainsi :

  1. Réaliser un inventaire exhaustif des actifs de la SCI familiale : cela inclut l’évaluation précise des biens immobiliers, en prenant en compte leur valeur actuelle sur le marché, ainsi que la liquidation des actifs financiers (comptes bancaires, placements et autres avoirs). Cet inventaire servira de base pour effectuer une répartition équitable du boni entre les associés une fois les dettes réglées.
  2. Régler les dettes auprès des créanciers de la SCI (en respectant bien l’ordre de priorité défini par la loi). Si les actifs ne suffisent pas à couvrir toutes les dettes de la société, un plan d’apurement peut être négocié avec les créanciers, pour étaler les paiements sur une période donnée.

Une gestion prudente et transparente des actifs et des dettes tout au long de la liquidation permettra non seulement de respecter les obligations légales, mais encore de préserver les relations familiales en assurant une répartition juste et équitable des biens et des actifs restants.

Attention : bien que la responsabilité des associés soit généralement limitée à leurs apports au capital social de la SCI (responsabilité non-solidaire), ceux-ci peuvent être tenus responsables des dettes, notamment en cas de gestion frauduleuse ou de garanties personnelles.

Aspects fiscaux de la dissolution et liquidation d’une SCI familiale

La dissolution d’une SCI familiale entraîne des conséquences fiscales importantes pour ses associés :

  • L’imposition d’éventuelles plus-values immobilières : vous êtes concerné si les biens immobiliers de la SCI ont pris de la valeur depuis leur acquisition. Le calcul de l’impôt implique la prise en compte de nombreux paramètres, comme le montant de la plus-value, le type d’imposition de la société (IS ou IR), ou encore le nombre d’années de détention du bien.
  • L’imposition des bénéfices non distribués avant la dissolution de la SCI : ceux-ci doivent être répartis entre les associés, puis soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés selon le régime fiscal de la SCI.

A noter : après le règlement des dettes de la SCI, les actifs restants sont répartis entre les associés. Cette répartition peut également entraîner des conséquences fiscales, notamment si les associés reçoivent des biens en nature (comme des biens immobiliers). Dans ce cas, la valeur des biens reçus peut être imposable.

La déclaration fiscale de clôture de liquidation est aussi une étape clé de la dissolution d’une SCI familiale. Elle correspond à l’ensemble des formalités fiscales à accomplir pour marquer la fin de l’activité de la société et régulariser sa situation fiscale auprès de l’administration. Cela passe notamment par le dépôt auprès de l’administration fiscale de la liasse fiscale de clôture :

  • Celle-ci comprend des documents comptables et fiscaux reflétant toutes les opérations réalisées par la SCI jusqu’à la date de sa dissolution, y compris la vente des actifs, le paiement des dettes et la répartition des bénéfices ou des pertes.
  • Elle doit être transmise dans un délai de 60 jours après la clôture des opérations de liquidation.

Bon à savoir : pour minimiser l’impact fiscal de la dissolution d’une SCI familiale, plusieurs stratégies peuvent être envisagées. Par exemple, il peut être judicieux de différer la vente des biens immobiliers pour bénéficier d’abattements supplémentaires sur les plus-values en fonction de la durée de détention. Par ailleurs, une répartition anticipée et réfléchie des bénéfices non distribués peut permettre de lisser la charge fiscale sur plusieurs exercices. Nous vous conseillons également de vous faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal pour identifier les opportunités d’optimisation et pour garantir que toutes les démarches soient effectuées conformément à la législation fiscale en vigueur.