SASU ou auto-entrepreneur : quel statut choisir

La création d’une entreprise implique un choix stratégique quant au statut juridique le plus adapté à votre projet. Parmi les options privilégiées par les entrepreneurs, la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) et le régime de la micro-entreprise (souvent désigné sous l’appellation d’auto-entrepreneur) sont deux formes particulièrement prisées. Chacune de ces structures présente des avantages ... SASU ou auto-entrepreneur : quel statut choisir

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Mis à jour le 13 février 2025

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La création d’une entreprise implique un choix stratégique quant au statut juridique le plus adapté à votre projet. Parmi les options privilégiées par les entrepreneurs, la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) et le régime de la micro-entreprise (souvent désigné sous l’appellation d’auto-entrepreneur) sont deux formes particulièrement prisées. Chacune de ces structures présente des avantages et des contraintes qu’il convient d’examiner attentivement avant de prendre une décision.

Comprendre les deux statuts : SASU et auto-entrepreneur 

La SASU : une société avec un cadre juridique structuré

La SASU est une société commerciale qui permet à un entrepreneur individuel de créer une société avec un cadre juridique flexible. Elle repose sur des statuts qui définissent son fonctionnement. Le dirigeant associé unique, en raison de son statut d’assimilé salarié est affilié au régime général de la sécurité sociale (maladie, maternité, retraite, etc.), à l’exception de l’assurance chômage, à laquelle il ne cotise généralement pas. 
Ce statut est particulièrement adapté aux projets d’affaires nécessitant une structure évolutive, notamment pour attirer des investisseurs ou pour anticiper une transformation en SAS, la forme pluripersonnelle de la SASU. 

Le régime de l’auto-entrepreneur : une simplification administrative 

Le régime de la micro-entreprise, souvent désigné par un abus de langage sous le terme d’auto-entrepreneur, offre un cadre juridique et fiscal ultra simplifié. L’entrepreneur exerce son activité en nom propre sans nécessité de rédiger des statuts ou de procéder à une immatriculation coûteuse. Ce régime est principalement destiné aux activités à faibles charges, aux prestations de service ou aux entrepreneurs souhaitant tester un projet avec une éventuelle structuration d’une société. 

Les critères de choix : fiscalité, charges sociales et obligations 

Régime fiscal : impôt et TVA 

L’une des principales distinctions entre ces deux statuts réside dans le régime fiscal : 

  • En micro-entreprise, le chiffre d’affaires est imposé via un régime forfaitaire, avec une option pour le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu. Depuis le 1er janvier 2025, l’entrepreneur bénéficie d’une exonération de TVA jusqu’à certains seuils : 37 500 euros pour les prestations de services et 85 000 euros pour la vente de marchandises.
  • En SASU, la société est soumise par défaut à l’impôt sur les sociétés (IS) avec une imposition des bénéfices à 15 % jusqu’à 42 500 euros, puis 25 % au-delà. Toutefois, l’entrepreneur peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pour une durée maximale de 5 ans sous certaines conditions. Contrairement au régime de la micro-entreprise, la SASU est assujettie à la TVA, quel que soit le chiffre d’affaires. De plus, les frais professionnels engagés peuvent être déduits, ce qui n’est pas le cas pour les micro-entrepreneurs. 

Cotisations sociales et protection sociale 

Le choix du statut impacte directement les cotisations sociales et la protection de l’entrepreneur : 

  • En micro-entreprise, les cotisations sociales sont calculées sur un pourcentage du chiffre d’affaires, qui sera de 12,3 % pour la vente de marchandises et 21,2 % pour les prestations de services en 2025. A partir de 2025, le taux des cotisations sociales pour les activités libérales (BNC) est porté à 24,6 %. Ce régime ne permet toutefois pas de déduire les charges réelles et offre une protection sociale limitée, notamment en matière de retraite et de prévoyance.
  • En SASU, l’associé est assimilé-salarié et cotise au régime général de la Sécurité sociale. Les charges sociales sont plus élevées qu’en micro-entreprise, avoisinant 75 % de la rémunération nette. Cependant, cela permet une meilleure couverture sociale, notamment en matière de retraite et de prévoyance. Il est à noter que si le président de la SASU ne se verse pas de salaire, il n’a aucune couverture sociale et aucune cotisation n’est due. 

Formalités et gestion administrative

La micro-entreprise séduit par sa simplicité de création et de gestion : déclaration en ligne, exonération de bilan comptable et obligations fiscales allégées. En revanche, ce régime impose un plafond de chiffre d’affaires (77 700 euros pour les prestations de services et 188 700 euros pour les ventes en 2025). De plus, il est également important de noter que le statut de micro-entrepreneur ne permet pas la déduction des charges réelles, ce qui peut limiter la rentabilité pour certaines activités. 

La SASU, bien que plus lourde administrativement (rédaction des statuts, immatriculation au RNE, obligations comptables), offre une plus grande crédibilité et une structure plus adaptée à un développement à long terme. Ce statut permet également de lever le plafond de chiffre d’affaires, d’optimiser les cotisations sociales et d’accéder à une meilleure couverture sociale pour le dirigeant. De plus, la SASU permet de déduire les charges et de récupérer la TVA, ce qui peut être avantageux pour une activité en croissance

Quel statut pour quel projet ? 

Le choix entre la SASU et la micro-entreprise dépend avant tout de la nature et de l’ambition du projet. La micro-entreprise est idéale pour tester une activité, exercer une prestation de service avec peu de charges, ou générer un revenu complémentaire. Pour un projet avec une ambition de croissance et une volonté d’optimisation fiscale, la SASU est plus pertinente si l’entrepreneur envisage de structurer son activité, d’embaucher des salariés ou d’attirer des investisseurs. 

L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) est un choix intermédiaire. En effet, elle peut être une alternative intéressante en offrant un régime de protection sociale proche de celui de la micro-entreprise tout en permettant une gestion comptable structurée. 

SASU ou micro-entreprise : une comparaison détaillée 

Pour bien choisir entre ces deux statuts, il est essentiel de comparer leurs principales caractéristiques sous plusieurs angles : la création, les obligations fiscales et comptables, la protection sociale et la flexibilité du régime. 
D’un point de vue création d’entreprise, la micro-entreprise se distingue par sa simplicité. Une simple déclaration en ligne suffit pour lancer son activité, sans nécessité de rédiger des statuts ni de publier une annonce légale. En revanche, la SASU exige une immatriculation plus formelle, avec la rédaction de statuts, l’enregistrement au registre national des entreprises (RNE) et l’ouverture d’un compte bancaire dédié. 

Sur le plan fiscal et comptable, le régime de la micro-entreprise fonctionne sur un principe de taxation forfaitaire, les impôts et cotisations sont calculés directement sur le chiffre d’affaires, sans prise en compte des charges réelles. L’entrepreneur peut bénéficier d’une franchise de TVA s’il ne dépasse pas un certain seuil, ce qui simplifie encore la gestion comptable. A l’inverse, la SASU est soumise à l’impôt sur les sociétés, avec une possibilité d’option temporaire pour l’impôt sur le revenu. Elle est également assujettie à la TVA, nécessitant une comptabilité plus rigoureuse et des obligations déclaratives plus lourdes. 

La protection sociale est un autre élément différenciant majeur. Le micro-entrepreneur relève du régime des travailleurs indépendants, avec des cotisations calculées sur le chiffre d’affaires. Ce régime, bien que simplifié, offre une couverture limitée, notamment en matière de retraite et de prévoyance. En comparaison, le président de la SASU, s’il se verse une rémunération, est assimilé salarié et cotise au régime général de la sécurité sociale. Cela entraîne des charges sociales plus élevées mais garantit une meilleure protection, notamment pour la retraite et les prestations maladie. 

Ainsi, le choix entre la SASU et la micro-entreprise dépend avant tout de la nature du projet et des ambitions de l’entrepreneur. Une micro-entreprise conviendra à ceux recherchant simplicité et gestion allégée, tandis qu’une SASU sera plus adaptée aux projets nécessitant une structuration plus solide et une protection sociale renforcée.