Le développement de l’activité de votre entreprise nécessite des investissements humains et techniques. Pour cela, il est possible de devenir repreneur d’une des nombreuses entreprises déjà existantes, en optant pour le rachat de l’une d’elles. L’intérêt d’un projet de reprise d’entreprise est que vous ne partez pas de zéro : cette solution vous apporte une base d’activité et des compétences, ainsi qu’un fonds de commerce, contrairement à une création d’entreprise. Le rachat d’une société à responsabilité limitée (SARL) se fait par l’acquisition des titres de la société : les parts sociales. Voici tout ce qu’il faut savoir en matière de formalités lors d’une reprise de SARL, pour mener à bien votre projet de reprise d’entreprise.
En France, on définit la SARL comme une société pluripersonnelle. Il s’agit donc d’une entreprise qui se compose d’au moins deux associés (sous sa forme unipersonnelle, on parle de l’EURL). Pour racheter l’ensemble de la société, il faut donc que l’intégralité des associés accepte les conditions proposées par le cessionnaire (repreneur de l’entreprise). Si le capital social est réparti entre plusieurs associés, sans que l’un d’eux soit majoritaire, l’opération peut être longue à réaliser.
Pour connaître la situation juridique de la société, la lecture de ses statuts et des éventuelles modifications enregistrées au registre du commerce et des sociétés (RCS) sont recommandées. Tout comme les annonces légales publiées par la société ou son extrait K-bis, les statuts de la société sont une source d’information que vous avez intérêt à consulter.
Autre point à prendre en compte : les vendeurs de parts sociales peuvent avoir à demander l’autorisation de leur conjoint avant de concrétiser un projet de rachat. C’est le cas s’ils sont mariés sous le régime de la communauté.
A l’extérieur de la société, il faut s’assurer que la mairie ne fasse pas jouer son droit de préemption sur le fond de commerce que constitue l’entreprise. En effet, la commune peut avoir un projet de revitalisation locale et avoir déjà un entrepreneur (commerçant ou artisan) à la rechercher d’un fonds et candidat à la reprise de l’entreprise.
De même, le représentant légal de la société cédée doit informer les salariés de l’entreprise (notamment pour les SARL de moins de 250 salariés) de la cession de la société, et cela, au moins deux mois avant la signature de la vente.
Si la reprise de l’entreprise est partielle, ce qui permet une transition progressive, le nouvel associé doit obtenir l’agrément de tous les associés restant au capital de la société pour que l’opération ait lieu. L’inconvénient de cette situation est que le candidat repreneur ne contrôle pas l’entreprise et doit donc trouver un bon mode de fonctionnement avec le ou les associés qui gardent des parts de la SARL.
Même si les statuts juridiques en vigueur satisfont le repreneur, il faudra les mettre à jour. Toute modification concernant l’entreprise, comme celle de l’adresse du siège social ou du nom du gérant sont des modifications statutaires qu’il faut faire enregistrer au RCS. Par ailleurs, pour que la reprise de la SARL respecte le code de commerce, le repreneur doit avoir tous les documents requis pour les formalités. Ainsi, il doit notamment :
- Signer le protocole d’accord avec le / les cédant/s dans les termes négociés de la cession ;
- Rédiger, puis signer, l’acte de cession dans le respect du formalisme en vigueur, et le faire enregistrer auprès du pôle « enregistrement » du service des impôts des entreprises (SIE), dans le mois qui suit la signature ;
- Si le repreneur est nommé gérant, il faut publier une annonce légale de changement de gérant dans un journal d’annonces légales habilité ;
- Mettre à jour les statuts de la SARL dans lesquels devront figurer le nouveau capital social et sa répartition en parts sociales entre associés ;
- Etablir un état des lieux en cas de rachats de locaux. En cas de cession de fonds de commerce, il faudra également publier une annonce légale de modification ;
- Procéder à une modification du RCS auprès du greffe du tribunal de commerce, du CFE compétent ou du guichet unique électronique. Le greffe se chargera de la publication d’une annonce au BODACC (Bulletin officiel des annonce civiles et commerciales) ;
- Souscrire une assurance pour son entreprise (locaux, véhicule professionnel, etc.) ainsi qu’à une responsabilité civile professionnelle (obligatoire).
Enfin, il faut savoir que le Centre de formalités des entreprises (CFE) se charge automatiquement de l’envoi aux services compétents des documents relatifs au repreneur de l’entreprise, qu’il s’agisse de déclarations fiscales, sociales, juridiques ou administratives.
Suite à la modification du RCS, vous recevrez un extrait K-bis mis à jour, reflétant la nouvelle réalité de la SARL.
En résumé, si vous avez pour projet de développer une activité entrepreneuriale, vous pouvez opter pour la rachat d’entreprise et devenir repreneur, en rachetant une société déjà existante, comme une SARL. Si la cession et le rachat d’entreprises sont des procédures juridiques complexes qui nécessitent d’effectuer plusieurs formalités et de passer par différentes étapes, cette manière de procéder a des avantages non négligeables. Contrairement à une création d’entreprise, un projet de rachat de société permet de bénéficier d’un fonds de commerce, d’une base d’activité et de compétences déjà en place.