Le monde des affaires est vaste. Les entreprises doivent se tenir prêtes à gérer tous les aspects d’une activité : de la création de la société à la création d’un poste de travail pour le tout premier employé ! L’aspect social de la vie d’un entrepreneur est parfois complexe. Il ne s’agit plus de s’auto-gérer mais d’encadrer un travailleur dans les meilleures conditions possibles. Ce nouveau statut, de « patron », de « responsable », en SARL implique alors quelques formalités.
Au sein d’une entreprise, que cette dernière soit une Société A Responsabilité Limitée (SARL), une Société par Actions Simplifiée (SAS), ou même une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), l’embauche d’un salarié a des conséquences, notamment du côté des formalités administratives à effectuer par le gérant. En effet, tout employeur doit respecter une procédure bien définie par le droit français, de la rédaction du contrat de travail par le gérant à la déclaration préalable à l’embauche. L’entreprise doit aussi gérer la transmission de plusieurs documents auprès des instances compétentes, comme l’URSSAF. D’autres démarches administratives ne doivent pas être négligées par l’entreprise comme les formalités relatives à la retraite complémentaire de chaque membre du personnel.
Vous êtes entrepreneur ou souhaitez le devenir dans un avenir proche, et vous voulez avoir plus d’informations sur les conséquences de l’embauche pour votre future Société A Responsabilité Limitée ?
Qu’implique votre responsabilité de gérant pour embaucher un travailleur au sein de votre SARL ? Comment envisager la croissance de votre SARL avec l’arrivée d’un salarié ? Quels sont les droits des employés ? Que dit le Code du travail en matière d’embauche pour votre activité ? Quels sont les différents statuts possibles ? Que doit contenir un contrat de travail ? A quoi doivent penser les entrepreneurs avant d’embaucher ?
La rédaction et signature d’un contrat de travail
La première étape lors de l’embauche pour l’entreprise est bien évidemment la rédaction et la signature du contrat de travail du salarié. Le gérant peut le rédiger lui-même en se basant sur des modèles en ligne ou confier cette tâche à un expert du juridique ou du recrutement. Dans ce document essentiel, dont aucun employeur ne peut se passer, un certain nombre d’informations doivent figurer, notamment tout ce qui concerne le fonctionnement de l’emploi concerné. Horaires, lieu de travail, clause de mobilité et de non-concurrence, salaire et autres avantages négociés (rémunération fixe, rémunération variables, primes exceptionnelles, primes sur objectif, etc.), les missions ; l’intégralité du poste doit être passée en revue.
À noter que le code du travail français oblige la signature du contrat de travail pour tous les types de postes, sauf pour le contrat à durée indéterminée et à temps complet. Le contrat peut en effet être “non-écrit” et seule la transmission d’une copie de la déclaration préalable à l’embauche est indispensable. Cependant, pour des raisons évidentes de litiges entre employeur et salarié, il vaut mieux toujours faire signer un contrat de travail.
La transmission de la déclaration préalable à l’embauche
Parmi les formalités juridiques liées à une embauche pour l’entreprise, l’entrepreneur/gérant doit également procéder à l’envoi de la déclaration préalable à l’embauche (DPAE) à l’URSSAF. En effet, cette procédure est essentielle pour faire enregistrer le nouveau salarié et mettre en place un certain nombre de formalités telles que :
- l’immatriculation de l’employeur au régime général de la sécurité sociale, uniquement lorsqu’il s’agit d’une première embauche pour l’entreprise ;
- l’adhésion de l’employeur au service de médecine du travail, seulement lorsque l’entreprise embauche pour la première fois ;
- l’affiliation de l’employeur au régime d’assurance chômage ;
- l’immatriculation du salarié à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ;
- l’envoi d’une demande d’examen médical pour le salarié embauché ;
- le pré-remplissage de la déclaration annuelle des données sociales (DADS).
La transmission de la déclaration préalable à l’embauche doit être faite avant la date de prise d’emploi, dans les 8 jours qui précèdent l’embauche.
Bien sûr, une copie de cette déclaration ou au moins l’accusé de réception délivré par l’URSSAF doivent être délivrés au salarié concerné par l’employeur.
Si votre entreprise utilise un des dispositifs ci-dessous, la DPAE est déjà intégrée :
- Titre emploi service entreprise (TESE) ;
- Chèque emploi associatif (CEA) ;
- Titre emploi simplifié agricole (TESA).
L’affiliation du nouveau salarié à la retraite complémentaire
Comme nous l’avons vu un peu plus haut, un salarié nouvellement embauché au sein d’une entreprise doit être obligatoirement affilié à une caisse de retraite complémentaire. C’est donc à l’employeur de mettre en place la procédure nécessaire via le régime de retraite complémentaire des salariés du privé : AGIRC-ARRCO.
L’inscription au registre unique du personnel
À partir du moment où une entreprise embauche son premier salarié, l’employeur est tenu de détenir un certain nombre de registres, parmi lesquels le registre unique du personnel. Dans ce document, plusieurs informations doivent être inscrites par le gérant, à commencer par :
- l’identification du salarié ;
- la carrière du salarié ;
- le type de contrat de travail signé entre l’employeur et le salarié ;
- les identifiants du titre de l’autorisation de travail pour les travailleurs étrangers ;
- l’identification du stagiaire le cas échéant.
Depuis plusieurs années, le registre unique du personnel n’est plus obligatoirement physique, il peut tout à fait être dématérialisé.
Tout nouveau salarié d’une entreprise doit obligatoirement passer une visite d’information et de prévention, organisée par l’employeur, que ce soit pour vérifier son état de santé ou pour l’informer des risques de son poste, son activité. Cette visite, qui remplace la visite médicale d’embauche, est indispensable dans les 3 mois à partir de l’embauche et doit être renouvelée tous les 5 ans.
Rappel des différents seuils d’effectifs pour les déclarations sociales des entreprises
Pour toutes les entreprises, dont la Société à Responsabilité Limitée (SARL), les obligations sociales varient en fonction du nombre de salariés que compte l’activité. Les cotisations sociales ainsi que leur taux dépendent également de ces seuils.
L’administration a défini 4 seuils qui déterminent les obligations que vous allez devoir respecter :
- La SARL compte 1 et 10 salariés,
- La SARL compte 11 à 19 salariés,
- La SARL compte 20 et 49 salariés,
- La SARL compte 50 et 199 salariés
- La SARL compte plus de 199 salariés.
Pour calculer les effectifs salariés de votre entreprise, le gérant ne doit pas prendre en compte :
- Les apprentis,
- Les intérimaires,
- Les salariés en formation continue et les salariés en CDD embauchés pour un remplacement (congé maternité / parental, d’adoption, ou d’un salarié absent).
La création d’un poste de travail au sein de votre activité, pour la toute première fois, demande le respect scrupuleux de plusieurs formalités. Les services d’un comptable, mais aussi d’un assistant administratif peut vous aider pour établir le contrat de travail en fonction de l’activité de votre entreprise, mais aussi comprendre le mode de rémunération, les cotisations à payer, les droits des salariés, la responsabilité impliquée par l’embauche d’un employé. Aussi, il est utile de s’informer sur les différents statuts possibles, le régime social, l’impact sur le business, conditions de licenciement d’un salarié, la période d’essai, la rupture conventionnelle du contrat de travail, les droits en matière de congé payé, d’arrêt maladie, de congé maternité ou paternité, la hausse des salaires en début d’année, les entretiens individuels obligatoire à mener, la liste des objectifs, etc. L’entrepreneur à la tête de son entreprise devient alors un véritable pilier pour son premier salarié en exercice. Embaucher en SARL est donc une belle aventure, qui se prépare.